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BÉATRICE DUBOISSET, CONSEIL EN COMMUNICATION, AUX RENCONTRES DE SÉGOLÈNE : RÉVÉLATRICE DE TALENTS

 

Ce portrait a été réalisé le 4 décembre 2015 à l'occasion des "Rencontres de Ségolène" qui sont des dîners de femmes destinés à créer un temps de rencontre et de partage autour d'une personnalité qui livre son parcours de vie dans sa globalité.

 

Experte en communication et en valorisation de talents, Béatrice Duboisset croît à la transmission et au partage pour susciter l’inspiration et inciter à l’action. Démonstration.  

Par Caroline Castets

Pour quelqu’un de l’ombre, qui se décrit volontiers comme « plus portée sur la valorisation des autres » que sur sa propre mise en avant, aucun doute : Béatrice Duboisset accroche bien la lumière. Surtout lorsqu’il s’agit d’évoquer les valeurs qu’elle défend au quotidien : l’échange – interculturel et intergénérationnel -, la transmission – de compétences comme de convictions -, la création de lien et le partage avec l’autre. Cet autre dans lequel, enfant déjà, elle percevait non pas un sujet de compétition mais une source d’inspiration et un vecteur d’émulation. Lorsque, le temps d’un été chez les grands-parents de Galice ou d’Auvergne, elle troquait son statut de fille unique pour celui de membre de famille nombreuse au cours de « parenthèses joyeuses de bruit et de grandes tablées » où elle retrouvait les cousins aux origines croisées et aux accents mêlés.

Adulte, elle a conservé ce goût pour le métissage des rencontres, cette curiosité pour la pluralité des parcours et, surtout, cet intérêt pour les expériences partagées. Au point d’en faire un métier – conseil en communication – et d’en tirer une passion : celle de révéler les talents féminins là où ils sont; indépendamment des jeux de pouvoirs et des statuts hiérarchiques. Une double expertise sur-mesure pour celle qui, depuis toujours, « aime à voir de belles histoires se raconter » et en nourrir la sienne.

AU CULOT ET A L'HUMAIN

D’où sa volonté sans faille « d’aller au contact » pour y  puiser  cet apprentissage essentiel « qu’on ne dispense pas sur les bancs de la fac de Science Eco ». Celui d’un « savoir-être »  dont elle a un premier aperçu lors d’un stage qui, en année de maîtrise de marketing, lui laisse entrevoir l’attractivité du « terrain » à travers le travail des commerciaux. Elle en revient convaincue : 

«  La richesse et la matière se puisent à l’extérieur, au contact des autres ; 
Pas dans les bureaux ».

Exit, donc, la carrière toute tracée dans l’univers du marketing. Béatrice se tourne vers le commercial, un métier pour lequel elle a tous les talents – sens du contact et de l’écoute, ténacité, bienveillance… - mais aucune formation. Qu’importe. Deux rencontres vont y suppléer ; Celles d’Eléna Partouche et de Carole Amado, respectivement présidente et directrice commerciale chez Decylog, l’entreprise de services en informatique où elle vient de se faire embaucher - « Au culot et à l’humain » - comme ingénieure commerciale et où elle passera 17 ans. « Je n’y connaissais rien, j’avais juste envie. Toutes deux m’ont appris à oser ; A être à la fois efficace et féminine ; Une femme dans sa globalité en somme », se souvient Béatrice qui, au grès des rachats et des promotions, gravit les échelons jusqu’au rang de directrice commerciale, évoluant sans heurts dans un milieu masculin dont elle ne découvre les limites qu’une fois l’entreprise passée sous pavillon britannique. « Il y avait moins d’écoute accordée aux femmes. Moins de crédit apporté à leur avis » constate-t-elle, regrettant, en outre, un poste devenu trop politique pour qu’elle en maîtrise encore les codes. De quoi l’emmener à envisager d’autres horizons professionnels au moment même où une autre histoire, intime celle-ci, s’apprête à lui laisser  « de très beaux souvenirs ». Quelques blessures aussi.

HEURES SOMBRES ET TEMPS NECESSAIRES

D’un coté comme de l’autre, c’est l’heure des désengagements et, avec eux, l’entrée  dans une période sombre. La perte d’envie, de sommeil et d’appétit ; Les stratégies d’évitement qui, deux années durant, lui permettent « de donner le change » à coup de vêtements amples pour masquer le corps qui s’amenuise, de subterfuges pour contourner « les déjeuners clients qui sont devenus une souffrance ».  Paradoxalement, c’est aussi une période de suractivité intellectuelle. Comme si la douleur l’avait fait gagner en efficacité, en rapidité, en acuité.  Jusqu’à un premier sursaut vers la guérison avec la découverte de La Bible, dont la lecture, sans qu’elle se l’explique, l’aide à « évacuer la douleur ». Puis vient l’annonce de la maladie de sa mère, la violence du diagnostic – Alzheimer, si tôt… - qui, pour elle, aura l’effet d’un électrochoc : douloureux mais salvateur. La ramenant à la vie et à la volonté de sortir d’un état de déni qui, depuis deux ans, lui permettait de répéter « tout va bien » et de s’en convaincre.

La décision de s’engager dans un Executive MBA à HEC et de le faire non pas à Paris mais à Sofia Antipolis lui offre l’occasion rêvée de prendre ses distances avec un environnement de travail qui a cessé de lui correspondre tout en se rapprochant de ses parents pour passer, auprès de sa mère, « un temps nécessaire ». Celui-ci durera deux ans, lui offrant une parenthèse de transition et de recentrage. Surtout, lui permettant de se réconcilier avec le passé et d’envisager l’avenir. Ce qu’elle fait sous un angle totalement nouveau lorsque, éloignée de Paris et coupée de ses contacts habituels, elle découvre les réseaux sociaux ; Un espace de communication « ouvert et sans limite » dans lequel, immédiatement, elle se reconnaît. 

OSER POUR INSPIRER

 « Avec les réseaux j’ai découvert un lieu où créer de nouveaux liens,  explique Béatrice. Un espace de partage et de curiosité, accessible et sans barrière ». Un espace dans lequel elle s’immerge; « écoutant les autres », captant leurs insatisfactions, leurs attentes et, en creux, les opportunités qu’elles recèlent. « J’ai vu dans les réseaux sociaux un territoire vierge à investir, résume-t-elle ; Avec de nouveaux usages, de nouveaux codes… ». Elle décide d’y accompagner les dirigeants d’entreprise. Cette fois encore, une rencontre lui permet de bruler les étapes. Celle d’un expert de la communication naturellement porté sur la transmission qui la forme aux codes d’une communication stratégique et qui, des mois durant, lui tient lieu de «mentor, de cobaye » et, au final, d’accélérateur de business. 

Lorsqu’elle crée « humeaning », c'est pour mettre son expertise au service de la communication digitale des dirigeants, du rôle et de l'importance des réseaux féminins d'entreprises, de la valorisation et de la progression des salariés : avec une ambition à chaque fois partir des individus pour construire autour d'eux. Depuis 2013, Béatrice décline en version féminine - TEDx Women - dans un but : permettre à « des femmes porteuses d’idées susceptibles de contribuer à changer le monde de se raconter, quel que soit leur âge et leur activité ».

Pour cette adepte de l’enrichissement par le partage, la formule est idéale. D’autant qu’elle permet de rompre avec un schéma « très français » consistant, dès le départ, à maintenir les femmes en retrait en ne les incitant tout simplement pas « à oser ». Une carence fondamentale que le concept TEDx permet de combler. Non seulement en emmenant les femmes de talent à partager un engagement, mais aussi en les formant pour cela. « L’idée consiste à faire monter la personne sur scène après l’avoir coachée et formée au storytelling », explique Béatrice qui rappelle que toute l’efficacité de la formule tient à cela : à cette capacité à 

« faire rayonner les gens pour inspirer ceux qui sont venus les écouter 
et ainsi, créer une émulation qui incite à agir ».

De quoi, à l’arrivée, répondre à un double besoin : de médiatisation chez des femmes inspirées et inspirantes, que Béatrice emmène aujourd’hui à « sortir de l’ombre en même temps que de leur zone de confort en les faisant gagner en aisance, en confiance, en oralité » et d’action chez les réseaux féminins « où l’on échange idées et cartes de visite mais où l’on passe rarement à l’acte ». Le tout en permettant, une fois encore, « à de belles histoires de se raconter ». Et en s’en nourrissant. Idéal.

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